Longeant la rue René Boulanger (rien à voir avec le général du même nom), je constatai que la petite percée descendante appelée Villa du lavoir possédait bien encore ses deux plaques de fonte fichées entre les pavés comme des ouvertures vers un monde souterrain mystérieux.
J’avais rendez-vous plus loin avec un descendant de Marc Seguin (rien à voir avec Philippe Séguin), dont le buste trônait fièrement devant le Conservatoire national des arts et métiers où il travailla, lui qui lança en France le premier pont suspendu « à fil de fer » et inventa la « chaudière tubulaire » pour locomotives à vapeur.
Son livre, au titre adorablement désuet : De l’influence des chemins de fer et de l’art de les tracer et de les construire (1839), représente un véritable voyage à travers le temps, la géographie et la science.
Hélas, mon contact m’avait posé un lapin. Durant près d’une heure j’avais poireauté pour rien, tout en admirant un arbre dans le square Emile-Chautemps que semblait contempler depuis des temps immémoriaux l’inventeur bouillonnant.
Je repris la rue du Faubourg Saint-Martin en sens inverse et, après être passé à nouveau devant le théâtre qui fait l’angle, je me dirigeai vers la Cité Riverin. Là, je devais pénétrer – selon les directives figurant dans une lettre étrange que j’avais reçue il y a deux jours – par une porte camouflée dans le mur entièrement peint : la poignée de la chope de bière indiquait l’entrée qui me mènerait vers un labyrinthe à la destination inconnue.
(Paris, photos : 25 novembre. Cliquer pour agrandir.)
où je découvre (honte à moi) Marc Seguin, où j’admire le portrait d’homme mystérieux, où je me demande si vous nous direz ce qui est derrière la porte
@ brigetoun : je crains qu’il n’y ait point de lendemain à cette petite fiction ! 🙂
Tiens, il faudra que je regarde le dernier Laure Adler (docile, il dort au pied du lit), elle qui côtoie facilement un bon esprit paisible sous ses airs agacés. Et puis, une seule envie aujourd’hui, m’échapper de cette campagne si brune et trouver vite chez vous le livre de Marc Seguin.
🙂
@ lyssamara : L’heure bleue est passée… Vous pouvez lire le livre de Marc Seguin en cliquant sur le lien ! 🙂
L’heure bleue est passée, oui, mais « La voyageuse de nuit » est bien là 🙂.
@ lyssamara : elle tricote une fois la nuit tombée… 🙂
Cher Dominique, comme souvent je vous ai trouvé bien imprudent. Aviez-vous bien vu que la lettre mystérieuse est celle d’un cannibale ?
@ Désormière : Oui, mais ce qui m’a surpris c’est que l’indication sur le mur ne soit pas calligraphiée en japonais ! 😉
Il y a des idées reçues, sur le chemin de fer, auxquelles il faut tordre le rail ! 🙂
@ Dominique AUTROU : même vapeur ! 🙂
on remarque quand même que ce Riverin-là était mécanicien (peut-être bien de chemin de fer) (ça ne s’invente pas) (j’aime bien la paire de pompes qui pendouille de la poutre d’acier (en forme de rail) laquelle retient les murs de la ville…)
@ Pdb : Oui, tout a été construit et aiguillé pour s’adapter à cette mini-fiction ! 😉
Choisir « saoul » plutôt que « mort » !
@ Francesca : en buvant de la bière Mort subite… 🍻
Esprit tripot ou Adler Tricots, Laure Adler fait plutôt dans la dentelle avec des émissions cousues main.
@ Godart : On espère que sa boutique ne fermera pas comme celle-ci menace de le faire… 🙂
En suivant le fil de ce gain de l’innovation perpétuelle de la technique, l’humanité emprunte (selon un courant de pensée) une voie étroite, certes pavée de bonnes intentions, mais qui la mène vers sa propre extinction… Espérons que pour ce futur rendez-vous un lapin nous soit posé. 😉
@ Robert Spire : L’ère des grottes et de la bougie vous manque ?
Pour le futur, Wonderland est peut-être à l’horizon (littéraire, au moins) ! 🙂
Oh continuez la réalfiction s’il vous plaît !
@ colorsandpastels : je crois que je me suis perdu dans le labyrinthe et n’arrive pas à retrouver mon ordi ! 🙂
:)))
Admirer les arbres permet de faire des rencontres, avant de suivre les « directives » qui peuvent nous mener très loin….
@ gballand : il faut demander aux arbres qu’ils montrent leur identité (cachée dans leurs porte-feuilles)… 🙂